La [petite] histoire
Quand on réalise soi-même sa robe de mariée, en temps que professionnelle on est confronté à une multitude de possibilités et ça n'aide pas du tout ! J'étais persuadée de savoir ce que je voulais : Une robe près du corps, sans trop de tissu pour être mobile, un tombé lourd avec un peu de dentelle de Calais, mais originale. Surtout pas de corset, je voulais qu'on sache que c'était moi la mariée, sans me sentir déguisée... Bref. J'en demandais trop ?! :)
J'ai fait des essayages, pour comprendre ce que "porter une robe de mariée" représentait. Avec son mouvement, son poids (au sens propre du terme) et donc vers quoi me diriger. Contre toutes attentes, j'étais encore plus perdue. Au printemps (oui, quelques mois avant le mariage...), je suis tombée amoureuse des pantalons larges et fluides à la japonaise. C'est un bonheur à porter, une véritable révélation, il me fallait ça !
Les détails qui font la différence
COMMENT CHOISIR LES [BONS] TISSUS : Au delà de ses idéaux personnels et de ses moyens, on choisi un matériaux en fonction des propriétés qu'il possède. Cela passe par la composition, la couleur, l'aspect, l'opacité, la rigidité, la densité de la trame si il y en a une... En gros, quel est le sujet de votre création ?
Pour ma combinaison, j'ai opté pour deux tissus :
- Du satin de soie strech pour le haut. Il est fin, doux, délicat et souple. Rien que ça ! Je l'ai choisi pour son confort, son aspect élégant et pour son élasticité, indispensable au travail de plissage. Il faut savoir que le satin de soie possède un endroit et un envers très distincts. L'un est brillant, c'est le coté satiné ; l'autre est mat et moiré, il est semblable à du crêpe de Chine. J'ai préféré utiliser ce dernier.
- Du double crêpe de polyester pour le bas. Il en existe énormément, leur point commun est cet aspect "granuleux"sur l'endroit, lié à son fil ondulé. Pour l'occasion je l'ai choisi double pour son opacité et son tombé lourd. Malgré tout, j'ai doublé le pantalon avec du satin de soie, l'ivoire comme le blanc, reste assez transparent.

LE PANTALON LARGE : Le point de départ de cette création ! Pour plus de féminité et de mouvement dans ma démarche, je le souhaitais fluide avec peu de détails pour que l'attention soit portée sur le buste. Sur les cotés, une bande de 8 cm de large, élance la jambe. A la ceinture, deux plis creux et des surpiqures en points de cellier soulignent la fin du pantalon et le début de la blouse.

LES PLIS GRES : La partie la plus technique de ma combi, vous l'avez vu sur Instagram, c'est la réalisation de plis Grès sur les épaules. Je vous reparlerai de Madame Grès plus tard, c'est promis (juste l'une des plus grandes styliste du XX° siècle). Il faut savoir que pour plisser ces deux épaules, il m'a fallu 130cm de satin de soie strech d'un seul tenant et 16hoo de travail à la main (sans machine). Patience et rigueur poussées à leur maximum. Mais quel résultat !

LE DOS NU : Il ne faut jamais négliger le dos de sa robe de mariée (oui je persiste). A la mairie ou ailleurs, vous allez présenter votre dos à vos invités, donc il faut qu'il soit aussi joli que le devant. Touche final de la combinaison, un dos nu pensé comme un gilet. Fermé par un crochet dissimulé sous une perle.
De bons souvenirs remémorés en ce jour de neige, à Newcastle Upon Tyne. Et vous, elle était comment votre "robe de mariée"?